L'endroit de l'envers

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12.10.2016

Afin de soulager les forces de l’ordre en voie de surmenage, une nouvelle garde nationale sera constituée, qui comprendra, d’ici à la fin de l’année, 43’000, et, d’ici à cinq ans, 85’000 gardes nationaux, lesquels pourront être recrutés dès leur dix-septième année pour une mission de service d’une durée d’un à cinq ans.

Salah Abdeslam n’a plus d’avocat. Ceux qui furent ses deux défenseurs jusqu’à ce jour attribuent le refus de parler impossibilitant l’accomplissement de leur tâche à ses conditions de détention. Après avoir rappelé que leur client était soumis à l’observation continue des caméras de surveillance durant les 24 heures de la journée, Franck Berton ou Sven Mary, je ne sais lequel, dit que “la surveillance vidéo ininterrompue a fait de lui une bête sauvage.“

Les deux auteurs de l’agression consécutive à laquelle des bijoux représentant une valeur de 9 millions d’euro ont pu...

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05.10.2016

Je ne me suis pas levé tôt. Je n'ai pas écrit de page sur le métro. Et maintenant que je réfléchis à ce silence (c'est la fin de la journée, je suis rentré plus tôt que prévu de la bibliothèque), je me dis qu'il me vient peut-être de ma peur des fantômes. La page à laquelle j'ai pensé, tantôt j'aurais fait semblant que cela m'était vraiment arrivé, tantôt j'aurais esquissé quelques clins d'oeil discrets (oui, oui, les textes, comme les visages, sont susceptibles de telles expressions) pour qu'on comprenne que, bien sûr, peut-être que cela aurait pu arriver, mais au fond c'est comme tout, il ne se passe rien, la plupart du temps, même si on aimerait beaucoup que quelqu'un nous écrive quand on ne l'attend pas, que le téléphone sonne alors qu'on l'a glissé dans sa poche réglé sur silence, que ça frappe à la porte. A bien y réfléchir, c'est pour cela, sans doute, que surtout dans ces cas-là...

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04.10.2016

Demain, je voudrais me lever tôt, et écrire cette page à laquelle j'ai pensé, de quelqu'un qui a pris le métro dans le mauvais sens, et qui sort, un peu honteux, à la station suivante (place d'Italie), pour se mettre sur le bon quai, et quelle n'est pas sa surprise quand il lui semble qu'un, que deux, que trois, qu'une dizaine de personnes de sa rame semblent faire la même chose, tournent à droite et redescendent l'escalier dans lequel lui-même s'apprête à bifurquer… Ce ne sont pas des choses qui arrivent, d'habitude. Et pourtant, on doit être bien plus nombreux qu'on ne croit, parfois, à prendre le métro dans le mauvais sens, à sortir de la rame un peu honteux, pour refaire le trajet parcouru, en sens inverse.

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15.09.2016

“Le regret qui ne ment pas n'est pas poétique ; il cesse d'être véritable à mesure qu'il le devient, puisqu'alors dans l'objet regretté le passé a moins d'intérêt qu'en elle-même, l'expression du regret.”

Georges Bataille, “Baudelaire” dans La littérature et le mal

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04.09.2016

Étrange être de plexiglas
Mi-humain et mi-animal
Obéissance machinale
Invulnérable carapace

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02.09.2016

Rideau d'animalité crue
Poumon des émotions tues
Berceau des langues inconnues
Frisson de la volition nue

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Le reflet

Le reflet qui menace est une intention parricide. A quel moment la figure de ce qui est plat prend-t-elle du relief ? De ce que l'on côtoie chaque jour dans l'indifférence et sans même le regarder ? Nous ne le regardons pas car c'est notre émanation dégradée. Et pourtant, qu'il suffise de faire la fiction, que celui que je regarde me rende le regard… Que, quand j'ai le dos tourné, il vaque à des occupations que j'ignore, moi… Qu'un jour, il fasse le tour de ma salle de bain, qu'il disparaisse de la glace où je le fixe, qu'il surgisse soudain derrière moi, qu'il m'étrangle de ses mains, jouisse de ma mort. Qui sait ce qu'il y a de l'autre côté ? Ce qui se joue sur la pellicule vitreuse qui sépare l'intérieur de l'extérieur, l'extérieur de l'intérieur, dans cet interstice qui est le point de l'effondrement absolu, le point de retournement du cauchemar et la libération de la menace ? …

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27.08.2016

Je m'allonge soir et matin
Avec le jour, avant la nuit
Je me reproduirai demain
Et chacun des jours de ta vie.

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19.08.2016

Je suis l'eau pure après laquelle
Nous nous perdons dans le désert
Je suis cette eau qui désaltère
Quoiqu'elle se mêle avec le sel

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18.08.2016

J'ai cherché, je l'avoue, cette cathédrale bleuâtre, ces places aux maisons sculptées, ces rues bizarres et contournées, et tout ce Moyen-Âge pittoresque dont l'avaient douée poétiquement nos décorateurs d'opéra: eh bien ! tout cela n'était que rêve et qu'invention ; à la place de Constance, imaginons Pontoise, et nous voilà davantage dans le vrai. Maintenant, j'ai peur que la salle du concile ne se trouve être une hideuse grange, que la cathédrale ne soit aussi mesquine au-dedans qu'à l'extérieur, et que Jean Huss n'ait été brûlé sur quelque fourneau de campagne. Hâtons-nous donc de quitter Constance avant qu'il fasse jour, et conservons du moins un doute sur tout cela, avec l'espoir que des voyageurs moins sévères pourront nous dire plus tard: “Mais vous avez passé trop vite ! mais vous n'avez rien vu !”
Aussi bien, c'est une impression douloureuse, à mesure qu'on va plus loin, de
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